Autour du Hohneck, la montagne évolue radicalement d’un mois à l’autre et appelle à la prudence autant qu’à la curiosité. Les différents versants, couloirs ou vallées révèlent diverses ambiances, offrant à chaque visiteur une expérience différente.
Le printemps : la renaissance sur les chaumes
Dès avril, la fonte des neiges métamorphose les chaumes. Gentianes, jonquilles, primevères ressuscitent la prairie : un spectacle chaque année attendu par les passionnés de botanique. Le printemps est la saison idéale pour surprendre les chamois au réveil, discrètement postés dans les éboulis. En mai, pendant la pleine floraison, on rencontre parfois plus de 200 espèces végétales sur les versants sud (source : Botanique Alsace).
- L’accès aux sentiers principaux (ex. : sentier des Roches) se stabilise – gardez cependant en tête des marais résiduels.
- Les températures nocturnes peuvent frôler le 0°C jusqu’en mai, prévoir une veste chaude.
- En mai, évitez la cueillette sauvage pour préserver les biotopes sensibles.
L’été : randonnées et panoramas à 360°
L’été, le Hohneck se transforme en véritable balcon sur l’Alsace, la plaine, la Forêt Noire et parfois, quand l’air est pur, les Alpes bernoises distantes de 180 kilomètres se dessinent à l’horizon. La lumière rasante du matin donne au grand cirque glaciaire du Frankenthal un relief magnifique.
- Le GR5 croise le sommet et permet de relier le col de la Schlucht (1h15 à pied) ou le Gazon du Faing.
- Les crêtes sont très exposées au soleil : portez une casquette et prenez de l'eau (il n’y a aucune source entre le Hohneck et le Rainkopf).
- L’été reste le moment le plus fréquenté : privilégier les matins de semaine ou les fins de journée.
- Observation ornithologique : busards, faucons crécerelles, chocards à bec jaune virevoltent souvent entre juin et août.
À noter : plusieurs refuges d’altitude (Auberge du Pied du Hohneck, Refuge des Trois Fours) permettent de prolonger l’expérience, avec parfois des soirées dédiées à l’astronomie ou à la gastronomie du terroir.
L’automne : crêtes dorées et brumes féeriques
À l’automne, une palette d’or et de cuivre recouvre la montagne. Les hêtraies s’embrasent dès fin septembre, composant des paysages mouvants, souvent sous la caresse de la brume matinale. Dans le secteur du Kastelberg ou autour du lac de Schiessrothried, c’est le royaume des photographes et des marcheurs solitaires.
- Températures fraîches dès la mi-octobre, petite gourde thermos conseillée.
- Balade mythique : le sentier des Névés, pour longer les lacs glaciaires avec très peu de monde.
- Le brame du cerf fait vibrer les forêts des vallées dès la mi-septembre (secteur de Mittlach, vallée de la Wormsa).
- Risques de premières neiges humides en novembre : chaussures imperméables indispensables.
L’hiver : le Hohneck, royaume du givre et du silence
L’hiver plonge le Hohneck dans une atmosphère presque polaire : les congères modèlent les crêtes, la neige emprisonne jusqu’à 60% du site certains mois (source : Observatoire du Massif Vosgien). La station voisine de la Bresse-Hohneck attire skieurs et randonneurs en raquettes.
- Accès routier (voie des Crêtes) généralement fermé de novembre à fin avril au-delà du col de la Schlucht – le sommet s’atteint alors à pied, en raquettes ou ski de randonnée.
- Températures extrêmes : ressenti pouvant descendre à -20°C sur le sommet lors de certains hivers (source : Météo France 2012).
- Conseil : éviter de s’engager en zone sommitale sans équipement adapté, le brouillard givrant pouvant désorienter rapidement.
- Faune observable : chamois plus visibles, coqs de bruyère « forant » la neige, rare grand corbeau.
Infos pratiques : la Brasserie du Hohneck (1883m), ferme d’estive, ouvre certains week-ends d’hiver (renseignements à jour via la maison du Parc naturel régional).